En peu de temps, Géopolitique profonde a su s’imposer dans le paysage dissident français. Aujourd’hui, son ambition le rapproche du PAF où il évolue entre TPMP et TVL. Au-delà d’une habile stratégie se pose la question de la transparence. Car si GPTV joue les Cassandre en décortiquant les rouages de Davos, les siens demeurent opaques. Article en trois parties de Béa Chelles. Première sur les origines de GPHA.
Avant de rentrer dans l’analyse des rouages de la machine Géopolitique profonde, revenons rapidement sur la genèse de l’article qui va suivre. Depuis quelques mois, des désaccords sont apparus sur les réseaux sociaux dissidents au sujet de ce média alternatif. Sa requalification sous la formule satirique « Enculerie profonde » n’a pas manqué de provoquer le débat, jusqu’à la publication sur le réseau Telegram de ce commentaire que nous publions ici en préambule :
Je vous traduis la doctrine de Géopolitique profonde :
Je surfe opportunément sur la part de marché complotisto-réfractaire née suite au Covid19, derrière le paravent d’un média de ré-information libre et courageuse afin d’engraisser mon employeur dont le business consiste à enfumer du crétin fragile et angoissé, lui faisant croire à des solutions miracles mais très onéreuses, pour l’émanciper de ce maudit système bancaire qui menace de s’effondrer incessamment et lui permettre d’assurer sa survie, celle de sa famille et de sa petite épargne au moment du grand crash final de l’économie mondiale.
Franck Pengam a bien appris par cœur les vidéos de Jovanovic et Delamarche qui, depuis 15 ans, ne font qu’annoncer que le système va s’effondrer la semaine prochaine. Puis il a suivi une formation dans le digital et a lancé son affaire. Il a alors recruté Borowski pour accroître son nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux. Borowski n’étant qu’un community manager déguisé en journaliste qui prétend faire de la géopolitique profonde.
La boucle fonctionne ainsi :
- angoisser le pigeon au maximum en diffusant des articles et interviews sur l’imminence de l’apocalypse,
- lui donner à boire et à manger en le séduisant par la diversité des thèmes et des invités (chacun y trouvera quelque chose à son goût),
- une fois appâté, renvoyer le pigeon vers des « solutions » payantes qui coûtent un bras mais ne manqueront pas d’être son seul salut, en n’hésitant pas à utiliser les techniques commerciales les plus grossières. Leurs abonnements coûtent plus cher que l’assurance d’un véhicule ou qu’une box internet.
En pleine inflation… il fallait oser, GP l’a fait !
Cet article s’emploiera donc à montrer si la formule « Enculerie profonde », jugée par certains gratuite et insultante, se révèle être après examen, crue mais légitime ou diffamante et inopportune.
Nous tâcherons ici de comprendre ce que propose cette plateforme de ré-information dissidente en expliquant pourquoi sa face visible, incarnée par le très médiatique Mike Borowski, paraît être en contradiction avec sa face cachée, celle de son fondateur Franck Pengam.
En 2019, le jeune Franck Pengam lance une chaîne Youtube sous le nom Géopolitique profonde.
Une première vidéo sur les dangers de la submersion migratoire, courageusement intitulée sous la forme interrogative « La grande invasion ? », semble être un appel du pied à un public à tendance droitarde. Elle sera suivie d’une deuxième sous la forme d’une fiche de lecture de l’ouvrage de Bernard Lazare L’antisémitisme, son histoire et ses causes à l’intitulé sibyllin « Je suis contre l’antisémitisme, et toi ? », qui ne manquera pas d’attirer l’attention du dissident de type Soralien. La version du livre présenté ici est celle des éditions KontreKulture.
S’en suivra une troisième sur les Guerres illégales de l’OTAN plutôt destinée donc aux dissidents gauchisants.
Pengam et les râteliers… le début d’une longue histoire.
Le style est laborieux mais le ton est potache malgré le sérieux apparent des sujets abordés. L’audience oscille entre 7K et 13K vues.
Puis subitement, Pengam décide de laisser de côté les profondeurs de la géopolitique pour s’intéresser à la finance internationale, la création monétaire et les banques centrales. Arrive rapidement la première vidéo de présentation, à forte tendance promotionnelle, de la carte bancaire adossée à l’or, des « solutions de débancarisation », et de la société Veracash.
Pengam est lancé. Il n’est plus géopolitologue, il s’est mué en commercial. Et ses auditeurs en de potentiels clients.
Il leur vend maintenant des portefeuilles alternatifs en leur proposant des « coupons de réduction de 30% qui ne seront valables que quelques jours… ». Puis leur rappelle pour conclure que ces services restent élitistes. En plus de ne pas être éternels, ils ne sont pas accessibles à n’importe qui. Il s’agit donc d’y souscrire. Et le plus tôt sera le mieux.
Les internautes restent néanmoins libres de juger du niveau aristocratique, au sens littéral du terme, de l’offre du trader émérite prodiguant ses conseils financiers depuis sa cuisine.
Malgré l’incontestable talent de l’orateur et les promesses de profits juteux et de rentabilité oisive, les vues de la chaîne peinent à décoller. Inexplicable.
Notons que nous sortons à peine de la crise du mouvement des Gilets jaunes qui aura fait naître un large public de réfractaires, dont une large partie arrivera à pleine maturité dissidente quelques mois plus tard à la faveur de l’opération Covid19 et de l’application des mesures dites de la « dictature sanitaire ».
Ces manifestations Gilets jaunes auront été abondamment couvertes par l’intrépide journaliste de terrain Mike Borowski, qui proposera des lives et interviews dans les rues de Paris tous les samedis.
Diffusés chaque semaine sur sa chaîne ‘Gérard Infos, LE média de la France populaire’, Borowski se fait un nom dans les milieux dissidents et sa cote de popularité grimpe rapidement grâce à son style aussi singulier qu’inénarrable.
C’est tout naturellement et sans transition qu’il passera d’une colère populaire à l’autre, devenant le relais médiatique dissident incontournable des premières manifestations anti lois Covid. Il est partout. Il s’impose par une présence constante et gagne rapidement une certaine crédibilité dissidente. Force est de constater qu’il a du nez et a parfaitement su appréhender le potentiel à exploiter de cette masse de néo-résistants très consommateurs de réseaux sociaux et avides de ré-information libre et indépendante.
Tout l’enjeu sera de trouver le moyen de jouer sur le besoin instinctif – qui s’accroît au fur et à mesure que la colère monte – des manifestants de se fédérer en une communauté dissidente plus ou moins homogène pour leur proposer un espace médiatique qui les comprend, les écoute et les relaie.
De son côté Pengam rame toujours à faire décoller sa chaîne Youtube. En octobre 2021 il tente un coup putaclic (entre deux vidéos sur le Great Reset) en publiant une vidéo intitulée « LA FACE CACHÉE DE BRIGITTE MACRON ! » présentée par le sémillant Jimmy… qui propose au public une lecture gratuite et laborieuse d’un numéro de la lettre confidentielle payante et rigoureuse Faits & Documents.
Les vues explosent alors et montent d’un coup à 75K. Un succès aussi intense qu’éphémère comme le montreront les scores des publications suivantes qui retombent immédiatement à la moyenne habituelle de la chaîne.
Pengam n’a pas encore trouvé la bonne recette mais il sait maintenant qu’il faut ratisser large pour attirer le chaland, quitte à parfois laisser de côté ses deux domaines d’expertise que sont la géopolitique profonde et la finance du futur.
Parallèlement à ses activités de trading, Pengam se forme au marketing digital sur le modèle des techniques présentées par Tugan Bara, qui consistent à inonder de contenus les plateformes de réseaux sociaux et les sites communautaires afin de générer du trafic, du clic et donc des revenus. Bara ira jusqu’à développer le concept novateur de B2P (Business To Pigeon).
Pengam a semble-t-il intégré l’idée qu’une certaine dose de cynisme devait être un des ingrédients de sa recette ad hoc. Celle qui saura trouver l’harmonie parfaite entre la compréhension des algorithmes, la maîtrise des stratégies digitales et enfin la séduction et la fidélisation de son public. Qu’il s’agira de guider ensuite vers l’entrée d’un tunnel de vente. Nous y reviendrons.
Suivent une dizaine de publications sans grand succès sur le Great Reset et autres problématiques monétaires macro-économiques.
Avant de faire exploser les vues, il est essentiel d’accroître le nombre d’abonnés à la chaîne. Pengam recrute Mike Borowski dont ce sera la mission.
En février 2023 Borowski est invité sur la chaîne du droitard-solide Nicolas Faure pour s’expliquer sur sa ligne éditoriale :
J’ai été embauché par GP, ils étaient à 10K abonnés en août… Je suis venu, on a multiplié par 6.
Faure lui reproche de sacrifier la rigueur et le sérieux au bénéfice de l’audience quitte à en perdre une partie de sa crédibilité.
Réponse sans complexe de Borowski :
Moi je suis un salopard, sache-le
Borowski assume. Il fait dans le complotisme parce que ça marche.
Comme pour Pengam, la fin semble justifier tous les moyens.
En résumé : c’est le modèle que nous dénonçons et prétendons combattre chez nos ennemis du mainstream qui, en l’appliquant, ont fortement contribué à l’avachissement généralisé de la population et à sa soumission aux pires injonctions. Nous allons donc le copier.
Pengam recrute donc Borowski pour devenir le présentateur/interviewer vedette de la chaîne et faire grimper les abonnements.
Il sera épaulé par jeune Raphaël Besliu, qui se démarque de Borowski en montrant une certaine aisance à donner le change aux invités les plus érudits. L’énarque Nicolas Stoquer (animateur sur Radio Courtoisie entre autres casquettes) est également mis à contribution.
L’équipe est donc formée pour présenter la nouvelle offre de GP. Des partenariats se mettent en place avec Radio Courtoisie, qui a fait peau neuve depuis quelques mois en recrutant Clémence Houdiakova (après qu’elle a terminé de faire ses classes chez Bercoff sur Sud Radio), Nicolas Vidal ou Alice Cordier et… l’ubiquitaire et maintenant inéluctable journaliste dissident Mike Borowski.
Revenons brièvement sur le parcours de ce ténébreux journaliste résistant.
Selon sa page Wikipédia, Mike Borowski est avant tout « un homme politique français ». Il cofonde en 2007 avec Madi Seydi, qui deviendra sa compagne, le Mouvement des Jeunes Sarkozystes.
Le couple pose ici en compagnie de Xavier Bertrand.
Il sera bien-sûr un militant motivé de la campagne de Nicolas Sarközy en 2012. Comme il aime le souligner, il veut incarner la « vraie droite » et le prouve sur sa page Facebook, se réclamant de Charles Maurras… C’est donc en toute logique et pétri de la pensée Maurassienne que le jeune ambitieux tente de faire son trou à l’UMP.
Malheureusement en 2012, cette vraie-droite devra encaisser un mauvais coup qui mettra à contribution toute sa résilience : Alors que Borowski ambitionne de devenir député, il fait subitement faux bond à sa famille politique pour se présenter aux élections législatives sous l’étiquette MODEM. Aux âmes dissidentes, la valeur n’attend point…
Cette trahison de dernière minute est mal vécue par les hiérarques de l’UMP. Son mentor politique et patron de l’époque, l’ultra-sioniste mais toujours gracieux Eric Raoult sort de ses gonds et anéantit brutalement la prometteuse carrière du jeune traître échevelé en l’insultant publiquement :
Fiotte ! Mange-merde, débile !
Éric Raoult – Le Figaro
Suite à cette sortie, qui démontre que la colère n’est pas forcément l’ennemie de la clairvoyance, l’avenir plein de promesses de Borowski dans les rangs de la vraie-droite s’assombrit immédiatement.
Il va donc avoir le loisir de se concentrer pleinement au développement de son site internet de news, La gauche m’a tuer.
Cette publication donne vite le ton comme l’explique cet entrefilet, qui l’accuse de « s’être fait du fric sur le dos des incultes ».
Abracadabrantesque.
Malgré une rigueur journalistique jugée aléatoire et un goût plus assumé pour le sensationnel que pour la véracité des sources, le blog cartonne et la page Facebook comptera jusqu’à 450 000 abonnés en 2018, comme l’indique Valeurs Actuelles.
La même année éclate la crise des Gilets jaunes. Comme expliqué en amont, cet épisode sera habilement exploité comme une opportunité par Borowski. Jusqu’à l’os. Ce sera le tremplin qui lui permettra de devenir une figure du journalisme dissident jusqu’à son arrivée sur Géopolitique profonde en 2023.
Béa CHELLES
Et xavier Moreau le franco Russe qui ne manque pas de faire de la pub de la revue geo politique profonde au début de chacune de ses vidéos….finalement, on ne sait plus qui suivre dans cette sphère de ….pffff….je ne sais plus
Exactement
Ce qui me sidere dans cette histoire c est que même des analystes sérieux et responsables encencent gp, léo d adnm et Alexis de radio québec, en qui j ai totalement confiance, et oui Xavier aussi… Et derrière gptv tocsin l ombre sioniste de Phillipot palomba… Quel merdier ! #PIC #RIC #UPR #frexit #otanout #Étienne Chouard
Borowsky est de quel religion ? Vous devriez cherchez !